De passage à Bordeaux pour défendre son nouvel album Re-201, Romain De La Haye pour l’état civil, Molécule sur la scène, a pris le temps de répondre à quelques questions pour essayer de percer le mystère de celui qui allie périples, electro et expérimentations sonores.

Musicien, producteur, voyageur, réalisateur, comment peut-on vous définir ?

Je n’ai pas forcément vocation à le faire, c’est plutôt aux médias ! Moi, j’avance dans la vie par intuition et par envie. J’ai choisi la musique car c’était le meilleur moyen de vivre ma vie. Ça m’a amené vers des aventures assez extraordinaires, que ça soit en plein milieu de l’Atlantique en 2013 pour faire un album ou sur les vagues géantes de Nazaré…

Toutes mes expériences ont souvent comme trait commun l’eau, mais aussi l’immersion avec un travail sur le son spatialisé. Le côté pluridisciplinaire est quelque chose qui me parle car chaque medium a sa spécificité et permet de partager des émotions particulières avec le public.

Vous êtes partis aux confins du cercle polaire, vous avez affronté les immenses vagues de Nazaré au Portugal… D’où vient ce besoin d’aller se frotter à cette nature parfois hostile ? Le bruit de l’extrême a-t-il quelque chose de différent ?

Je cherche pour mes projets des endroits où la nature est dominante. J’ai vécu de nombreuses années à Paris où la nature est dominée. Quand je branche mon micro dans ces endroits et que je me confronte à une vague géante ou à un silence, un vide profond sur la banquise, ça s’entend. Ce qui donne une singularité toute particulière.

J’ai besoin de vivre ces moments-là, de les enregistrer. Je ne travaille jamais sur des enregistrements faits par d’autres. Ensuite, je mets en musique toutes ces émotions, tout ce vécu sur place, in situ, avec une sorte de dogme, celui de n’ajouter aucune note une fois revenu à terre.

Ce nouvel album, Re-201, est-il aussi un voyage ?

C’est un album qui a comme point de départ ma volonté de partir un peu vers la chaleur et le soleil (rires). Direction la Jamaïque avec une musique fondatrice pour moi. Là-bas, les ingénieurs du son qui ont créé le dub sont les premiers à avoir travaillé le son comme matière en le triturant, en le sculptant.

Quelque chose de fondamental dans mon travail depuis mes tout premiers albums, où j’appréhende le son, le travail en studio comme un instrument. Donc, retourner à ces origines avait du sens. Je l’ai fait aussi avec l’envie d’être plus instinctif, d’avoir un album plus solaire, plus chaleureux et puis de pouvoir partager ce projet-là avec le public lors d’une grande tournée, une grande fête.  

Justement, comment fait-on pour transmettre cette passion du voyage et de la musique sur scène ?

Il y a eu une grosse réflexion sur la scénographie. Elle prend comme point de départ le soundsystem. Il y a un travail d’interaction entre le son et l’image très poussé et une immersion sonore très particulière comme j’ai l’habitude de le faire sur mes projets.

Là, on propose une vraie fête colorée, conviviale, pour partir ensemble dans ces contrées ensoleillées et avec le sourire. Le but c’est aussi d’emmagasiner de l’énergie avant de peut-être repartir seul pour un nouveau projet.

Avez-vous déjà un projet en tête pour la suite ?

Je commence à travailler sur un nouveau projet dont je ne peux pas dévoiler grand-chose, mais ça sera direction les abysses.

Propos recueillis par Guillaume Fournier

Informations pratiques

Molécule + Jersey live,
Reporté au vendredi 5 avril 2024,20h30,
Le Rocher de Palmer, Cenon (33).

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