Tindersticks, la légendaire formation anglaise, objet d’adoration et de ravissement perpétuel, se produit de Biarritz à La Rochelle, en passant par Mérignac.

En 2021, Distractions avait saisi par sa radicalité post punk, osant dans le même élan une poignée de reprises triées sur le volet (Dorothy Previn, Neil Young, Television Personalities) ; l’humeur ne semblait pas à la gaudriole, loin de la douceur et de l’apaisement pastoral de No Treasure But Hope. De quoi bien clouer le bec aux contempteurs de service et autres rabat-joie nous assénant qu’au bout du compte Tindersticks, c’est toujours la même rengaine depuis 30 ans

. Et donc ? Hormis introduire des synthés bas de gamme au mitan des années 1980, Leonard Cohen n’a-t-il chanté autre chose que les turpitudes de baiser des femmes superbes tout en psalmodiant le Livre de Job ?

Livraison sous haute influence

Cette année, le groupe a publié Soft Tissue, 14e album studio d’une concision bienvenue, musardant vers le tropisme soul vénéré depuis l’origine par Stuart A. Staples. Une livraison sous haute influence de disques langoureux, typiques des années 1970 quand la sensualité sophistiquée se mêlait à une luxueuse production aux arrangements à tomber à genoux. Un geste en écho à leurs sommets du genre — Simple Pleasure ou le trop mésestimé Can Our Love… —, prouvant, s’il en était besoin encore, que l’on ne chante jamais loin de son arbre.

Capiteux comme l’effluve lointain du patchouli, languide comme une nuit d’été décidée à s’offrir un moment d’éternité, ce recueil transpire les vertus d’une formation resserrée, soudée comme jamais, jouant sans artifice et pour le plaisir. De quoi aurions-nous besoin d’autre ?

Marc A. Bertin

Informations pratiques

Tindersticks + Ryan Kernoa,
vendredi 15 novembre, 20h30,
Atabal, Biarritz (64).

Tindersticks,
mercredi 20 novembre, 20h,
Le Pin Galant, Mérignac (33).

Tindersticks,
jeudi 21 novembre, 20h,
auditorium de l’espace Encan, La Rochelle (17).