Du 22 au 24 septembre, le festival crée la nouveauté en explorant toujours un peu plus les répertoires des musiques du Moyen-Âge, de la Renaissance et de l’époque baroque. Du Décaméron à Bach : un foisonnement d’œuvres dont on est loin d’avoir fait le tour.

Si vous aimez le festival de Saintes, vous aimerez celui de La Réole : même attachement à des musiques rares, profondes, précieuses, que l’un et l’autre exhument ; même mise en exergue d’artistes qui n’en finissent pas d’apporter un regard neuf sur nos racines d’Européens du XXIe siècle.

La différence, c’est qu’à La Réole on se focalise exclusivement sur ce répertoire Moyen-Âge/Renaissance/Baroque : 10 siècles de musique, quand même, dont on est encore très loin d’avoir fait le tour.

Les artistes se pressent pour venir à La Réole

Le pari pris, en 2009, par Jean-Christophe Candau, membre de l’historique ensemble Organum et directeur artistique de l’ensemble Vox Cantoris, de se consacrer exclusivement à ces musiques « anciennes » est aujourd’hui tenu. L’événement connaîtra sa 15e édition du 22 au 24 septembre, et il n’a que l’embarras du choix pour construire sa programmation tant les artistes se pressent désormais pour venir à La Réole.

Cela autorise les partis pris tranchés, comme le fait de programmer le tout jeune duo Barbaroco. Un gambiste et un joueur de théorbe (ce grand luth typique de l’époque baroque) qui n’ont pas encore enregistré, mais qui ont « scotché » le programmateur en jouant Marin Marais, Diego Ortiz ou Sainte-Colombe.

Morceau de bravoure

Autre formation qu’on ne voit pas partout : le Trobar Project, un trio voix-flûtes-percussions qui interprétera des chants de femmes des XIIe et XIIIe siècles — histoires d’exils, de départs des hommes pour les croisades, textes mystiques… Ou l’ensemble féminin Oneiroï, qui réinterprétera le Decaméron de Boccace (1348) en jouant des œuvres du XIVe siècle accompagné d’une conteuse. « À l’époque, c’était la grande peste ; nous, on a eu le Covid », note Jean-Christophe Candau. Qui a, lui, retrouvé un manuscrit du début du XVIe siècle, l’Occo Codex, dédié à la dévotion du saint sacrement, et dont il chantera les œuvres avec Vox Cantoris.

Après le morceau de bravoure : les six concertos brandebourgeois de Bach, par Les Musiciens de Saint-Julien sous la direction de François Lazarevitch, référence de la flûte baroque. Six pièces empruntant aux héritages français et italien, alternant entre austérité et virtuosité, allant de 15 à 22 musiciens, et qui font partie des œuvres les plus jouées du Cantor de Leipzig. Pour le coup, le pari n’est pas très osé. « Oui, mais combien de fois a-t-on l’occasion de les entendre toutes les six dans un après-midi et une soirée ? » Oui, tiens…

Christophe Loubes

Informations pratiques

Les Riches Heures de La Réole,
du vendredi 22 au samedi 24 septembre,
La Réole (33) et Gironde-sur-Dropt (33).

lesrichesheuresdelareole.fr

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