À Pau, le Parvis Espace Culturel présente trois des séries au long cours de Jane Evelyn Atwood, immense photographe franco-américaine.

Jane Evelyn Atwood voit le jour à New York en 1947. Arrivée en France en 1971, elle fait l’acquisition d’un Nikkormat, sans aucune maîtrise particulière du médium. Cependant, une exposition de Diane Arbus, qu’elle a visitée aux États-Unis, l’a profondément marquée. Davantage que les images, ce sont les personnes immortalisées par la portraitiste de l’étrange qui continuent de l’habiter.

À Paris, Jane Evelyn Atwood écume les vernissages. Elle y fait la rencontre d’une femme qui l’introduit au 19, rue des Lombards, chez Blondine, une prostituée. Dans cet immeuble, la photographe fait ses armes. « C’est là que j’ai tout appris, dira-t-elle plus tard, la lumière et surtout le manque de lumière, la patience et l’écoute qui sont plus importantes que le regard. »

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Une série qui demeure emblématique

De cette immersion découlera une série qui demeure encore aujourd’hui emblématique. Ce premier travail donne le ton. Il initie une approche qui se construit autour d’une fascination pour les individus perçus comme marginaux. Jane Evelyn Atwood infiltre ces mondes clos grâce à un processus d’immersion endurant et méticuleux. Les liens de confiance et de proximité tissés avec les personnes photographiées lui permettent d’explorer en profondeur les sujets qu’elle traite.

Au fil des décennies, la Franco-Américaine s’engage dans différents projets au long cours : elle suit la Légion étrangère au Tchad et à Beyrouth durant dix-huit mois. En 1987, elle accompagne Jean-Louis, atteint du sida, durant les mois qui précèdent son décès. En 1989, elle entame une vaste recherche sur les femmes incarcérées dans plusieurs pays du monde.

Auréolée de nombreuses récompenses

À partir de 2000, elle documente les victimes des mines antipersonnel au Cambodge, en Angola, au Kosovo, au Mozambique et en Afghanistan. Puis, elle passe trois ans à Haïti pour se concentrer sur la vie quotidienne de la population, loin de l’attention des médias.

Auréolée de nombreuses récompenses (Grand Prix Paris Match du photojournalisme, prix SCAM, prix Oskar Barnack…), la Franco-Américaine est à l’honneur au Parvis avec trois ensembles. Parmi eux : son projet iconique sur les prostituées et les trans de Pigalle ainsi que son travail sur les enfants aveugles qui lui a valu d’être la première lauréate du prestigieux prix W. Eugene Smith en 1980.

Anna Maisonneuve

Informations pratiques

« Jane Evelyn Atwood. Une photographe en immersion »,
jusqu’au samedi 6 avril,
Le Parvis Espace Culturel, Pau (64).

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