Le festival jeune public Pile de drôles souffle ses 5 bougies du 11 au 14 avril et poursuit son itinérance en territoire libournais. En charge de la programmation, Florence Olivier revient sur ce parcours.

Quelle est l’origine du projet ?  

L’envie de consacrer un événement au public familial après plus de 15 ans de travail sur le territoire du Libournais. Cela nous tenait réellement à cœur. Nous avons mené un travail de longue date et, par ailleurs, il nous semblait logique de donner un « petit frère » au festival Musik à Pile suivant ce que nous faisions, à savoir des propositions itinérantes sur le territoire de la communauté d’agglomération du Libournais avec des spectacles jeune public, dans les salles des fêtes, proposés lors des temps scolaires mais pas uniquement.

En outre, hormis la programmation du théâtre Le Liburnia et quelques offres à Coutras, le jeune public est en souffrance sur ce territoire. Nous sommes persuadés de la nécessité de ces propositions en termes de lien social, d’éveil, de curiosité et de rencontre.

La prolongation logique de l’action menée par l’association ?

Cela a toujours été le cas malgré notre étiquette « musiques actuelles ». Nous accueillons toutes les disciplines tant qu’elles s’adressent au jeune public et que leurs thématiques proposent une ouverture et une réflexion.

Depuis longtemps, Musik à Pile attire un large public familial via ses propositions gratuites. Ainsi avons-nous pu identifier ce public et créer un véritable lien. Pile de Drôles se déroulant sur le même site, la connexion est évidente.

Est-ce aisé de porter un événement jeune public en zone rurale ?

Nous avons la chance de bien connaître notre territoire et d’avoir développé une expertise, mais il n’y a pas d’argent, les budgets sont en berne. Il faut pourtant convenir de la nécessité de telles propositions en milieu rural, surtout dans des zones parmi les plus défavorisées du département. Nous ne sommes pas dans l’optique de la consommation de spectacles.

Au contraire, nous pensons au bon accueil. Nous dédions des fonds propres à la manifestation, mais aspirons à des aides accrues. Au départ, l’intérêt n’était peut-être pas évident, mais nos interventions en milieu scolaire nous ont prouvé le contraire. Pile de Drôles est un événement qui a sa place et doit se poursuivre voire s’étendre dans d’autres communes.

Qu’y trouve-t-on ?

Des spectacles et des concerts destinés à la petite enfance comme le bébé concert proposé par Les caprices de Marianne. Toutefois, nous veillons à équilibrer les propositions entre chaque tranche d’âges et tentons de ne pas nous circonscrire aux formes avec des petites jauges. Nous veillons à un accueil le plus large possible, qui plus est, en extérieur.

Cette année, on y trouvera pêle-mêle : une bulle musicale coorganisée avec le Krakatoa ; des marionnettes ; du clown ; du chant ; un DJ pour animer la boum des drôles mais aussi enjailler tout le samedi ; du hip-hop… En somme, beaucoup de variété et de découvertes. Sans oublier un sirop philo sur le thème de la gourmandise, une sieste musicale, des jeux, des lectures et des ateliers numériques proposés par la médiathèque Boma.

5 ans, que cela représente-t-il ?

Une étape. On a commencé en 2020… autant dire que c’était plus que périlleux ! Désormais, nous avons trouvé notre format ainsi que notre public. Nous avons une proposition tranquille et non une course effrénée à la consommation de spectacles.

Nous avons réussi à créer un « esprit de festival » avec un accès à un site identifié, le temps d’un week-end, représentant le temps fort, mais nous rêvons de sauts de puce sur tout le territoire.

Des immanquables pour cette édition ?

Évidemment, nous soutenons toute notre programmation. Néanmoins, je porte une attention particulière au collectif Transhumance Artistique avec Le pain s’honore, qui sera à pied d’œuvre du pétrissage à la sortie du four. Il s’agit d’un moment intergénérationnel, destiné à toute la famille. Le pain, c’est la nourriture, mais surtout l’échange, la notion de bien se nourrir ; le tout en chanson et en danse, au plus proche du public.

Propos recueillis par Marc A. Bertin

Informations pratiques

Festival Pile de Drôles,
du jeudi 11 au dimanche 14 avril,
Coutras, Guîtres,Saint-Denis-de-Pile (33).

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