Du 28 juin au 2 juillet, Biarritz fait son cinéma à la faveur de la première édition de Nouvelles Vagues. Un nouveau festival international du film entièrement dévolu aux talents de demain. Rencontre à deux voix avec Sandrine Brauer, déléguée générale, et Jérôme Pulis, président.

Quelle est l’origine de ce projet ?

Jérôme Pulis : Cette belle aventure a commencé il y a 2 ans, inspirée à la fois par mon attachement à la création et mes racines ancrées dans Biarritz et le Pays basque. C’était une volonté partagée avec la mairesse de Biarritz, Maider Arosteguy, qui a soutenu le projet depuis le début.

Sandrine Brauer : Notre but, c’est de créer un festival qui met en lumière les récits de jeunesse, qui par nature seront souvent incarnés par les nouveaux visages du cinéma.

Vous affirmez comme principe « Des films pour regarder et écouter la jeunesse ». Seule l’émergence peut sauver le cinéma ?

S.B. : Le succès du cinéma dépend de sa réinvention à chaque nouvelle œuvre. L’émergence, c’est aussi ça : comment être surpris, comment un cinéaste propose un regard, un point de vue nouveau. L’émergence est la condition sine qua non du cinéma.

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J.P. : Les jeunes sont les adultes de demain, donc créer un espace pour les écouter, voir leurs représentations, c’est regarder vers demain. C’est donc aussi une façon de favoriser le dialogue intergénérationnel, de mettre en dialogue les différentes représentations de la jeunesse.

12 films en compétition et une vingtaine hors compétition, pour une première édition, c’est assez ambitieux.

S.B. : Il n’y aura que 9 films en compétition, ainsi qu’une programmation riche de films hors compétition, y compris des séances de gala, une projection en plein air, des films présentés par des étudiants venus du monde entier, et par des invités d’honneur du festival pour partager leur vision d’un film particulièrement éclairant sur la jeunesse, issu de leur panthéon personnel.

J.P. : La directrice de programmation, Lili Hinstin, travaille avec son comité de sélection de jeunes de moins de 35 ans pour construire une programmation qui privilégie les récits autour des nouvelles générations.

Est-ce difficile de faire son marché dans un univers aussi concurrentiel que celui des festivals de cinéma ?

S.B. : C’est surtout un travail aussi dense que passionnant : voir tous ces films, et se poser la question pour chaque film envisagé de son lien avec notre thématique, du kaléidoscope qui se forme sous nos yeux. Et c’est très réjouissant de préparer ce voyage unique au sein des récits de l’âge des possibles, de ces jeunes adultes.

J.P. : Nous sommes très contents du soutien rencontré au Pays basque et ailleurs et nous avons surtout l’ambition de perdurer, avec de nouveaux formats présentés chaque année.

Symboliquement, vous prenez le relais du festival de Cannes qui s’achève le 27 mai. N’est-ce pas un peu risqué ? Au-delà de la date, entre le Festival du film de Contis, le FEMA, le festival Sœurs Jumelles, l’offre est copieuse en cette saison en Nouvelle-Aquitaine, va-t-il falloir jouer des coudes ?

J.P. : Nous sommes ravis d’être présents parmi de nombreux autres événements culturels qui ont lieu en Nouvelle-Aquitaine. nous espérons contribuer à cette richesse culturelle dès notre première édition et dans les années à venir.

S.B. : Grâce à la vitalité dans le cinéma en général, et la vitalité de la profession en Nouvelle-Aquitaine, nous sommes heureux de renforcer cette dynamique tellement essentielle au renouvellement des talents et des publics.

Festival du film maudit en 1949, Festival Biarritz Amérique Latine, FIPADOC, qu’est-ce qui fait de cette ville un tel aimant à pellicules ?

J.P. : La ville de Biarritz partage une longue et belle histoire avec le cinéma. Les frères Lumière y ont organisé en 1896 l’une de leurs premières projections. La ville était présélectionnée en 1946 pour accueillir la première édition du grand festival qui aura finalement lieu à Cannes. Biarritz accueille également de nombreux tournages.

S.B. : C’est une ville historiquement cosmopolite et ouverte sur le monde, qui est riche de nombreux artistes et de jeunes talents. Quel meilleur cadre pour un tel événement ? 

Propos recueillis par Marc A. Bertin

Informations pratiques

Nouvelles Vagues,
du mercredi 28 juin au dimanche 2 juillet,
Biarritz (64).

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