À Bordeaux, la photographe Bettina Rheims investit la salle capitulaire Mably du 11 avril ou 12 mai avec “Détenues” une série de portraits de femmes incarcérées.

C’est grâce à Robert Badinter que le projet “Détenues” de la photographe Bettina Rheims, exposé dans la salle capitulaire de la cour Mably à Bordeaux, voit le jour. Encouragée par l’ancien garde des Sceaux, qui a fait abolir la peine capitale en France, Bettina Rheims entreprend, en 2014, une série de portraits de femmes incarcérées dans quatre établissements pénitentiaires français.

De la maison d’arrêt de Lyon-Corbas aux centres de détention de Rennes, Poitiers-Vivonne et Roanne, elle part à la rencontre de ces femmes mises à l’écart de la société et se heurte initialement à un certain scepticisme.

“Avec cette série, j’ai souhaité qu’on les regarde”

« Au fur et à mesure de mes visites, j’ai compris l’origine de cette méfiance. Ces femmes vivent dans un univers très dur et extrêmement solitaire. Je n’étais pas là pour les trahir ou leur tendre un piège, mais ouvrir une fenêtre à défaut d’une porte. Je leur ai expliqué que je pouvais peut-être les aider à retrouver un peu de l’estime de soi qu’elles disaient avoir perdue. En prison, elles souffrent de l’absence de regard. Le mien, je l’ai souhaité le plus neutre possible. Avec cette série, j’ai souhaité qu’on les regarde », expliquait la photographe en 2018 à l’occasion de l’exposition de cette série au Château de Cadillac.

Cet ensemble fait l’objet d’un nouvel éclairage, cette fois-ci à Bordeaux, sur une initiative du musée des Arts décoratifs et du Design, dont l’établissement (hôtel de Lalande et ancienne prison) est actuellement fermé en raison de travaux de rénovation.

Anna Maisonneuve

Informations pratiques

« Détenues », Bettina Rheims,
du jeudi 11 avril au dimanche 12 mai,
vernissage mercredi 10 avril à 18h30.
salle capitulaire Mably, Bordeaux (33).

1 commentaire
  1. Belle initiative Humaine, ces femmes paient leurs “erreurs” mais 1 regard humain pour 1 autre humain amène 1 peu de sérénité et ns interpelle. Je vais voir cette expo Crs Mably cet après-midi à Bordeaux. Merci à cette photographe de montrer que les prisons font parties de notre monde avec toutes ses dérives.

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