En mai, l’Union Européenne (UE) est à la fête en Nouvelle-Aquitaine avec le joli mois de l’Europe. Une promotion toujours aussi nécessaire comme l’explique Isabelle Boudineau, élue de la région Nouvelle-Aquitaine déléguée à l’Europe.

Les 31 jours qui composent le mois de mai sont consacrés depuis quinze ans à la célébration de l’Union Européenne (UE) avec le joli mois de l’Europe. De nombreuses actions sont prévues partout en Nouvelle-Aquitaine et dans le reste de la France.

Essentielle dans nos vies et nos territoires, l’UE peut parfois paraître une idée trop abstraite. Une caractéristique que s’échine à effacer Isabelle Boudineau, élue PS de la région Nouvelle-Aquitaine déléguée à l’Europe.

Nous sommes en plein dans Le joli mois de l’Europe, festival qui célèbre en mai l’action de l’Union Européenne dans nos territoires. Comment est née cette initiative ?

Elle a été impulsée par Alain Rousset, alors président de la région Aquitaine, qui a toujours eu une attention particulière sur ce qui se passait au niveau européen. Depuis, toutes les régions de France ont quasiment repris le concept et même d’autres pays européens.

L’idée était de montrer l’action au quotidien de l’Union Européenne (UE) sur les territoires. Accessoirement aussi d’illustrer le véritable tandem entre l’UE et la Région sur de nombreux domaines comme la formation ou les transports qui sont du ressort des régions. Un couple institutionnel qui a pris de l’ampleur en 2014 quand la gestion des fonds structurels européens a été déléguée aux régions. 

15 ans après sa création, Le joli mois de l’Europe est toujours nécessaire ?

Plus que jamais ! Surtout dans notre époque médiatique où la politique est dominée par les petites phrases, les sentences, les clashs…  Et l’UE devient assez vite un bouc émissaire quand quelque chose va mal.

L’UE est un objet complexe qui mérite qu’on s’y intéresse de près. On ne peut pas mettre dans le même sac la Commission européenne, le Parlement européen et le conseil de l’UE [les trois organes décisionnaires de l’UE, NDLR] par exemple. C’est moins simple que les invectives à l’Assemblée nationale.

D’ailleurs, en France, on a une vraie méconnaissance de ce que fait l’UE. Le logo de l’Europe est souvent un peu masqué en bas de l’affiche. J’essaye pour ma part de toujours saluer l’Europe et de rappeler à l’ordre quand ce n’est pas fait correctement.

Peut-être que c’est lié aussi à notre fonctionnement ultra-centralisé du pouvoir politique. Dans certains pays à l’Est ou dans les pays Baltes, c’est différent. Et certains pays extérieurs crient leur désir d’Europe comme l’Ukraine.  

Le thème choisi cette année pour la manifestation est l’environnement. C’est aussi une façon de montrer le rôle moteur de l’Union dans ce domaine ?

Bien sûr, l’UE a été précurseur concernant bien des thématiques. On peut prendre la question de l’eau ou la pollution des nappes phréatiques avec des directives européennes anciennes et restrictives sur ses sujets… La France est régulièrement rappelée à l’ordre pour non-respect de ces directives.

Sur le thème de l’environnement, pouvez-vous nous donner un exemple de l’action de l’UE dans notre région ?

C’est devenu le deuxième plus gros budget du fonds européen en Nouvelle-Aquitaine. Environ 250 millions d’euros sont dévolus à la transition énergétique et écologique.

On finance des projets fondamentaux comme la rénovation énergétique. Nous avons fait un gros travail avec les organismes HLM pour accélérer cette rénovation. Une action qui entraîne une baisse des émissions à effet de serre mais aussi une baisse des charges pour les locataires.

En quoi les plus de 200 événements au programme de ce joli mois de l’Europe rendent l’Union Européenne plus concrète et moins technocratique ?

Prenez l’exemple d’une nouveauté cette année, les rallyes vélo. Ils sont organisés un peu partout dans la Région. Il s’agit de visiter la ville en s’arrêtant devant des projets soutenus par l’UE. Une façon de se rendre compte de l’impact de l’UE dans notre habitat de façon plus ludique.

Après on ne s’arrête pas partout. Quand vous regardez notre site Europe en Nouvelle-Aquitaine qui cartographie tous les projets ayant bénéficier d’un soutien européen, le foisonnement est immense.

On s’appuie aussi beaucoup sur les centres Europe Direct qui font un gros travail au niveau scolaire avec un public qui n’entend pas forcément parler positivement de l’Europe. Avec certains élèves et étudiants, il y a des simulations du Parlement Européen, les élèves doivent se mettre dans la peau d’un parlementaire et regardent en pratique son quotidien.

Des actions qui relèvent aussi d’un enjeu démocratique avec les élections européennes qui arrivent l’année prochaine …

Le message de notre manifestation doit aussi être la démonstration par la preuve de l’utilité de l’Europe. Et, in fine, prouver que notre vote lors des élections européennes est décisif car derrière ce sont des politiques qui sont enclenchées et qui changent nos territoires. C’est notre avenir.

Pour finir une question plus personnelle, quelle est l’action de ce mois de mai que vous attendez le plus ?

Les rallyes dont nous avons parlé tout à l’heure sont une très bonne initiative je trouve ! Il y a aussi les célébrations autour du 9 mai, la date officielle de la journée de l’Europe. Globalement tout le mois de mai car c’est l’occasion de parler d’une Union Européenne trop méconnue et pourtant tellement utile. 

Propos recueillis par Guillaume Fournier

Informations pratiques

Le joli mois de l’Europe,
jusqu’au 31 mai partout en Nouvelle-Aquitaine.
Retrouvez toute la programmation du festival

3 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *