À l’occasion de la 8e édition du Festival International des Arts de Bordeaux Métropole, le Centre culturel suisse s’affiche comme le partenaire majeur. Une association expliquée en détail par son directeur, Jean-Marc Diebold.

Cette année, le Festival International des Arts de Bordeaux Métropole (FAB) prend un accent helvétique. Du 30 septembre au 15 octobre, le FAB propose un focus Suisse prononcé. Celui-ci a été construit en partenariat avec le Centre culturel suisse (CCS). Sans domicile fixe pour cause de rénovation de son siège parisien, le CCS part sur les routes de France. Jean-Marc Diebold, directeur et responsable de la programmation, nous détaille la conception de l’étape bordelaise.  

Comment le Centre culturel suisse se retrouve-t-il partenaire de cette nouvelle édition du FAB ? Qui a fait le premier pas ? 

Le Centre culturel suisse (CCS) est une antenne de Pro Helvetia, dont la mission est de faire la promotion des artistes suisses. Notre centre à Paris est actuellement fermé pour une rénovation complète qui durera au moins jusqu’à fin 2024.

Depuis le début des travaux, j’ai eu l’idée de quitter Paris pour partir dans les régions et réaliser un tour de France afin de faire connaître les artistes suisses. Après Dunkerque, Lyon ou Rennes, nous arrivons à Bordeaux. Dans chaque ville, l’approche est différente. Ici, je connaissais bien Sylvie Violan [directrice du FAB, NDLR], j’appréciais son travail et le FAB était une belle opportunité pour le CCS. Quand je l’ai contactée et qu’elle a accepté ce partenariat, ça a été une grande joie.

Dans ce focus suisse, les propositions sont variées de la visite d’un supermarché à une version revisitée de Carmen. Afin de montrer l’étendue des talents helvétiques en matière artistique ?

Nous avons vraiment cette volonté de montrer la diversité des disciplines et des talents suisses. De fait, dans le focus suisse du FAB, il y aura aussi des arts visuels avec une exposition au CAPC, des performances au FRAC, et toute une journée musicale au Rocher de Palmer. Le FAB a été d’accord pour étendre son choix de programmation en intégrant ces propositions qui se déroulent avec d’autres partenaires culturels de la Métropole. 

On espère aussi que ce moment renforcera les liens entre le FAB et la scène suisse pour les prochaines éditions.

Comment s’est déroulée la structuration de la programmation ? Aviez-vous un nombre de spectacles garanti que vous pouviez remplir à votre guise ?

C’est presque une co-programmation. Nous travaillons dessus depuis un an et demi. Nous avons eu de longs échanges d’idées, il y a eu aussi un passage de découverte d’une nouvelle scène artistique… C’est comme ça que la programmation dans toute sa diversité et son équilibre a pu se construire. On espère aussi que ce moment renforcera les liens entre le FAB et la scène suisse pour les prochaines éditions.

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Cachalotte – une excursion proposée par le collectif Ouinch Ouinch ©Julie Folly

Ce focus suisse passe notamment par un week-end chargé à Mériadeck. Un quartier souvent boudé par les Bordelais, pourquoi ce choix ?

C’est un choix du FAB, fidèle à son projet d’investir chaque année les bords de la Garonne et un quartier spécifique de la ville. Une fois Mériadeck choisi, nous avons réfléchi aux propositions possibles. Le but étant de faire vivre ce lieu différemment au public avec des expériences artistiques pour leur faire redécouvrir ou en tout cas l’envisager sous un autre angle.

Le week-end d’ouverture sera marqué entre autres par Alain Roche et sa performance Piano vertical, où il jouera suspendu à plus de 50 mètres de haut ! Une façon de décrocher la Lune et de coller avec la volonté du FAB de célébrer cet astre pour l’ouverture ?

C’est une belle coïncidence. Il fallait à la fois trouver une performance qui soit assez spectaculaire et grand public pour rassembler les spectateurs lors de l’ouverture. J’avais connaissance de ce projet d’Alain Roche, que j’ai proposé au FAB et auquel il a tout de suite adhéré. Le spectacle va se situer dans un chantier, ce qui fait écho aux chantiers le long de la Garonne à Bordeaux.

C’est le symbole de nos discussions : ils me parlent de leurs enjeux et moi je cherche une proposition qui pourrait correspondre. La performance d’Alain Roche est assez exceptionnelle et rare. C’est un pianiste de musique classique un peu fou voulant proposer au public des expérimentations innovantes pour vivre pleinement la musique. Et il va plutôt loin dans ses choix !

Le Centre culturel suisse dans le Marais à Paris doit rouvrir fin 2024. Cela signifiera-t-il que vous serez toujours partenaire du FAB en 2024 ?

Non, non (rires), nous continuons notre route ! L’année prochaine, nous serons à Metz et à Toulouse. En revanche, je pense, j’espère en tout cas, que le FAB continuera sa collaboration avec des artistes suisses. Nous avons créé ce lien, il faut maintenant qu’il s’inscrive dans la durée. Quoi qu’il en soit, la programmation de cette année est une belle manière pour le public de découvrir la scène artistique contemporaine suisse dans toute sa diversité.

Propos recueillis par Guillaume Fournier

Informations pratiques

Festival International des Arts de Bordeaux Métropole,
du samedi 30 septembre au dimanche 15 octobre,
Bordeaux Métropole (33).

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